Les métiers survalorisés----euphémismes d’anoblissement
Résumé: Tous les métiers, même les plus splendids, sont tentés par l’euphémisme. On voit que l’autorité et le prestige sont élevés avec l’escalade des appellations. Et c’est essentiellement dans les professions subalternes où on rencontre le plus souvent le phénomène de l’escalade de qualification, avec ou non une promotion réelle de fonction.
Mots clés: euphémisme anoblissement professions survalorisées
L’euphémisme est un phénomène universel, il est présent dans notre vie à tous les niveaux. Le domaine d’"élection de l’euphémisme est peut-être celui de l’activité professionnelle, les changements d’appellation se sont multipliés en donnant le pas à la sublimation du langage.
I. Euphémismes employés dans les professions subalternes
Avant, le statut des ouvriers était inférieur, ils étaient au bas de la hiérarchie sociale. Maintenant, leur niveau de vie et leurs conditions de travail se sont beaucoup améliorés, mais le statut social humble déposés par l’histoire répugnent toujours aux gens, donc la désignation de l’ouvrier cèdent la place à l’agent de production, au technicien. Les futures ouvriers ne sont plus en apprentissage, mais en voie de formation"ou en voie d’insertion professionnelle. A l’instar de la classe ouvrière, les employés utilisent des termes valorisants à leur profit. Le modeste chef de rayon devient"manager-métier, les vendeurs conseillers de vente.
Quant aux services domestiques, la situation humble incite une édulcoration des appellations. Les qualifications des domestiques sont éliminées successivement par salariés du particulier employeur, le concierge est abrité sous des titres agent de surveillance,"chargé d’entretien et d’accueil.
Dans le domaine des services publiques, le balayeur est devenu"le technicien de surface. Les pompiers sont appelés comme techniciens du risque et de l’urgence, et leur compagnie unité de sécurité civile. Dans les gares, le porteur est désigné"bagagiste; dans les hocirc;pitaux, la femme de salle aide-soignante.
La profession la plus humble, et la plus controversée est qualifié d’une remarquable périphrase: exploitation sexuelle à des fins commerciales, et les prostituées, jugées incompatibles avec la dignité de l’humain, sont aujourd’hui appelées comme"employées physiques, les maisons de prostitution connues sous le nom de maison de tolérance.
II. Euphémismes employés dans les professions moyennes et supérieures
Divers grades d’une même profession peuvent monter ensemble d’un échelon": à l’université, les maicirc;tres assistants sont promus en maicirc;tres de conférence, les maicirc;tres de conférences professeurs. Les instituteurs deviennent professeurs d’école, les surveillants assistants d’éducation. Dans le milieu médical, les infirmières qui ont atteint le sommet de la hiérarchie remontent au niveau des cadres avec cadres infirmiers supérieurs. Et les cadres s’élèvent en directeurs. Dans l’entreprise, on parle"ressources humaines(personnel), on fait preuve de performance, plutocirc;t que d’efficacité. Dans les commerces, les représentants sont promus en"ingénieurs commerciaux. Ainsi, en même temps que le nombre réel des directeurs, des ingénieurs augmente gracirc;ce à la propagation des technologies, leur nombre augmente plus encore en raison de ce changement de nom.
Avec le glissement des hiérarchies, leurs activités semblent aussi plus nobles, et surtout lorsqu’il s’agit des critiques, on multiplie des euphémismes. Par exemple, une équipe de recherche supprimée est dite en réaffectation; des chercheurs peu productifs, mais possédant des diplocirc;mes de grand prestige, s’excusent comme travaillant sur un terrain difficile"...
III. Conclusion
De ce qui précède, on peut discerner que les euphémismes des professions subalternes consistent à attribuer plus de technicité au travail manuel, ou simplement un titre flatteur pour leur donner une digne apparence, une égalité superficielle; alors que ceux des professions supérieures s’efforcent à attirer plus de considération, plus de prestige, et fait la face plus splendide.
Bibliographie
[1]BERRENDONNER, A., Eléments de pragmatique linguistique, les Edition de minuit, Paris, 1981.
[2]BROWN, LEVINSON, Politeness. Some universals in language use, CUP, Cambridge, 1987.
[3]COURTHEOUX, J.-P., La socio-euphémie, l’Harmattan, Paris, 2005.