par Ge Lijun
Une plateforme mise en place par la province du Jiangxi permet aux entreprises privées d’unir leurs forces pour investir ensemble en Afrique
La cérémonie de lancement du bureau de Nanchang du China-Africa Business Council (CABC), en octobre.
? La carte du Bénin ressemble à une clé. Ce n’est que par cette clé qu’on ouvre la porte du continent africain ?,a déclaré M. Simon Pierre Adovelande, ambassadeur du Bénin en Chine, lors du Forum du développement international sur les entreprises du Jiangxi ayant l’intention d’investir en Afrique, qui s’est tenu le 12 octobre à Nanchang, chef-lieu de la province du sud-est de la Chine. Deux autres ambassadeurs du Mali et du Burundi ont également présenté l’environnement d’investissement de leur pays à cette occasion.
? Entre le Jiangxi et le Burundi, il y a des ressemblances au niveau du relief. De plus,au niveau de la culture et de l’histoire, la révolution chinoise a commencé dans la montagne Jinggang. Au Burundi, c’est la même chose. Ce sont des ressemblances qui peuvent nous amener à une coopération beaucoup plus fructueuse et avantageuse ?, a indiqué àCHINAFRIQUEM. Martin Mbazumutima, ambassadeur du Burundi en Chine.
Au-delà des ressemblances, les ambassadeurs africains ont été d’abord attirés par les avantages uniques du Jiangxi. La province sans littoral située dans le cours moyen et inférieur du fleuve Yangtsé,s’appuie sur ses avantages industriels –l’agriculture écologique et les aliments organiques, entre autres – et sur de nouveaux secteurs comme l’énergie solaire photovolta?que pour promouvoir l’expansion à l’international de ses entreprises.
De fait, la coopération économique entre le Jiangxi et les pays africains n’a cessé de cro?tre ces dernières années. Chiffres à l’appui, l’Afrique est désormais le cinquième partenaire commercial, le sixième marché d’exportation et la troisième source d’importation de la province, et le plus grand marché d’outre-mer pour ses entreprises.Au cours des sept premiers mois de cette année, le volume total des importations et des exportations de Jiangxi vers l’Afrique a atteint 15,08 milliards de yuans (2,18 milliards de dollars), soit une augmentation de 35,9 % en glissement annuel. En outre, le Jiangxi est la seule province du pays à avoir mis sur pied deux centres de démonstration agricoles sur le continent, au Togo et en Guinée équatoriale.
Que ce soit dans la construction d’infrastructures, l’agriculture moderne et l’industrie de l’information, ou dans les domaines de l’éducation internationale et de la médecine traditionnelle chinoise, les industries, les technologies et les capitaux du Jiangxi ont un grand potentiel de coopération avec les marchés africains, disent les experts.
Or, les risques que comportent les projets sur le continent requièrent une nouvelle approche. ? Les multiples défis causés par les risques géopolitiques et politiques complexes des pays africains font en sorte que ce n’est que par le voie de l’union et de la coopération multipartite que nous pourrons nous compléter et parvenir à un développement gagnant-gagnant ?, a expliqué M. Chen Enbin, président du Groupe de construction Zhongyang, l’un des initiateurs du bureau de Nanchang du China-Africa Business Council (CABC), qui a été ouvert officiellement au cours du forum.
Celui-ci, soutenu par le Centre international des échanges économiques et culturels du Jiangxi, s’appuiera sur une meilleure utilisation des avantages du CABC pour créer une plateforme de haute qualité permettant aux entreprises du Jiangxi de se mondialiser, dit M. Chen, qui occupe le poste de premier directeur du bureau de Nanchang.Il s’agira d’encourager davantage d’entreprises du Jiangxi à faire alliance pour explorer activement le marché africain, dit-il.
? Environ 200 entreprises du Jiangxi font affaires avec le marché africain. Nous espérons réunir tous les secteurs concernés et parler d’une seule voix sur les enjeux de coopération économique et commerciale sino-africaine ?, a expliqué M. Chen àCHINAFRIQUE.
Selon M. Yu Yingyi, un gestionnaire des travaux internationaux du Groupe Zhongyang,regrouper les entreprises est favorable à établir une cha?ne complète. ? Auparavant,l’entreprise se retirait lorsque le projet de construction était achevé. Aujourd’hui, les entreprises de design, de construction et de gestion travaillent ensemble à long terme dans le cadre d’un même projet. Comme ces entreprises sont regroupées sous une même structure, elles partagent plus efficacement les informations et leurs expériences ?, a dit M. Yu àCHINAFRIQUE.
De plus, le Jiangxi n’est pas le seul à prendre ce virage. Au début de cette année, le bureau de Hangzhou du CABC a vu le jour dans la province du Zhejiang (est).De plus, à l’heure actuelle, 23 provinces de Chine ont signé des accords de coopération avec la Commission nationale du développement et de la réforme, dans le but spécifique d’explorer la coopération avec les pays africains. Au cours du récent Sommet de Beijing du Forum sur la Coopération sino-africaine (FCSA), diverses réunions sur la coopération en matière de capacités de production et d’investissement ont réuni le Sichuan (sud-ouest)et le Sénégal, le Jiangsu (est) et l’éthiopie,ainsi que le Jiangxi et la Zambie.
Environ 200 entreprises du Jiangxi font affaires avec le marché africain.Nous espérons réunir tous les secteurs concernés et parler d’une seule voix sur les enjeux de coopération économique et commerciale sino-africaine.CHEN ENBIN,président du Groupe de construction Zhongyang
Questionné sur le domaine prioritaire du bureau, M. Chen répond sans hésitation :l’agriculture. De fait, cette année, le Groupe Zhongyang a fait l’acquisition d’un parc agro-industriel en Zambie pour entreprendre l’agriculture écologique. Grace à des technologies avancées et un financement adéquat,on estime que ce parc pourra répondre aux besoins en grains de 20 % de la population en Zambie.
Dans la première initiative du Sommet de Beijing du FCSA proposé par le Président chinois Xi Jinping en septembre dernier, on trouve d’ailleurs des efforts visant à réaliser la sécurité alimentaire en Afrique d’ici 2030. De plus, au cours de ce sommet, le Partnership for Investment and Growth in Africa (PIGA) a organisé une réunion pour explorer les opportunités d’investissement en agriculture entre la Chine et l’Afrique.
? Nous voyons un grand potentiel de coopération dans ce secteur, et nous souhaitons réunir toutes les forces concernées parmi nos membres, telles que les entreprises de construction, d’agriculture, d’élevage et même de tourisme rural. Nous cherchons aussi à obtenir le soutien de fonds comme le PIGA ?, a dit M. Chen, ajoutant que le plus important était maintenant de trouver de bons projets dans lesquels investir.
? Le financement n’a jamais été un problème, contrairement à la qualité des projets. Et je pense que le projet du parc agro-industriel en Zambie pourra devenir un très bon modèle, a expliqué M. Simon Pierre Adovelande àCHINAFRIQUE. Il y a un potentiel énorme de coopération, et cette visite à Nanchang permet de lancer le premier pas ?. CA