par Kamailoudini Tagba
La technologie financière est en train de changer la fa?on dont les banques travaillent en Afrique
Le PDG de Nala Benjamin Fernandes(deuxième à partir de la droite) et le PDG d’Ecobank Group Ade Ayeyemi (troisième à partir de la droite) lors de l’Ecobank Fintech Challenge 2018, à Lomé, au Togo.
Le taux de pénétration du téléphone portable en Afrique a augmenté de fa?on considérable au cours de ces dernières années et devrait encore évoluer à la hausse, les marques chinoises Infinix, Huawei et Techno gagnant du terrain grace à leur qualité et à leurs prix abordables.
L’augmentation de ce taux de pénétration co?ncide avec l’essor du nombre d’internautes sur le continent. Ces tendances à la hausse font de l’Afrique l’une des régions connaissant la croissance la plus rapide au monde en matière de technologies.
Les contenus numériques sur smartphone sont devenus tendance, avec une technologie mobile qui permet aux entreprises de mieux servir leurs clients. La technologie financière, plus connue sous le nom de ? fintech ?, engendre notamment des effets drastiques sur le changement des options de services clients et de la banque en général. La banque est un secteur en plein essor et conna?t une véritable révolution, alors que les startups de fintech se multiplient à travers le monde. Les entreprises de fintech ont rationalisé le secteur bancaire, changeant à jamais les relations des clients avec ces institutions financières.
Les clients ont désormais une large gamme de moyens pour satisfaire leurs besoins bancaires. Fortement présentes dans le domaine du paiement, les entreprises technologiques offrent également à leurs clients des options numériques,distributeurs automatiques, messagerie instantanée ou encore banque mobile et en ligne.
Selon un rapport publié au mois de juillet par la société Fintech Global basée au Royaume-Uni, l’essor de la technologie dans le secteur bancaire a atteint des proportions gigantesques, avec un investissement dans la fintech s’élevant à 19,9 milliards de dollars en 2014 et atteignant un pic sans précédent à 41,7 milliards de dollars au cours du premier semestre 2018.
Dans le processus de changement des opérations bancaires, les entreprises de fintech ont attiré l’attention de sociétés de capital-risque, de sociétés d’investissement privé, de grandes entreprises et de nombreux autres acteurs.
L’un de ces acteurs est la banque panafricaine Ecobank, la seule banque africaine présente dans 36 pays du continent.Ecobank s’est lancée dans la fintech par le biais de ses services numériques, ainsi que son programme phare intitulé ? Ecobank Fintech Challenge ? et lancé en 2017.
? Chez Ecobank, nous avons toujours tiré une grande fierté dans notre engagement et notre leadership en matière de technologie financière. Notre stratégie numérique remporte un succès spectaculaire et a changé le paysage des banques en Afrique, explique Ade Ayeyemi, le PDG du groupe Ecobank.En tant que banque panafricaine orientée vers la technologie, nous souhaitons être à l’avant-garde dans l’élévation des entreprises panafricaines de fintech par le biais de partenariats, de collaborations et d’autres formes de soutien. ?
L’Ecobank Fintech Challenge ?uvre conjointement avec les startups de fintech africaines et étrangères, ayant des activités orientées vers le continent. La collaboration se déroule de nombreuses fa?ons, notamment par le biais de partenariats entre les fournisseurs de services avec les écosystèmes nationaux des Ecobank locales pour les startups ayant des capacités approfondies, des opportunités de déploiement multinational de produits de startups à fort potentiel dans les 33 marchés d’Ecobank en Afrique, ainsi que des opportunités techniques, de réseau et de conseil au sein du réseau mondial d’Ecobank.
Les finalistes de ce challenge forment l’Association de fintech Ecobank (Ecobank Fintech Fellowship), qui soutient les startups de fintech les plus prometteuses se concentrant sur l’Afrique.
Ce challenge offre l’opportunité pour les startups de concourir dans six domaines, à savoir : l’accueil numérique, l’ouverture de compte et la ? connaissance de ses clients ?(ou KYC pourKnow Your Customer) ; les envois de fonds ; la vente ou le marketing numérique ; les paiements hors ligne de mobile à mobile ; les paiements d’entreprise multicanaux ; et la plateforme de commerce intra-africaine pour les PME. Avec plus de 800 candidats l’année dernière, le challenge avait été dominé par le Nigéria, qui avait remporté les trois premiers prix. Cette année, le challenge a attiré 412 candidatures du monde entier.
Les onze finalistes, issus de pays dont le Nigéria, le Togo, le Sierra Leone, la Tanzanie, l’Afrique du Sud et le Kenya, se sont réunis au salon Innovation Fair and Awards le 30 ao?t à Lomé, la capitale du Togo, où se trouve également le siège d’Ecobank.
Nala, une application d’argent mobile hors ligne, s’est démarquée en tant que meilleure startup. Nala apporte une expérience unifiée d’utilisateur, dans laquelle de multiples services financiers sont connectés sur une même application. Elle a re?u le 1erprix de 10 000 dollars.
La société sud-africaine Virtual Identity est arrivée en 2eposition. La startup crée un lien de vidéoconférence virtuelle entre un agent et son client. Il s’agit d’une solution numérique facile à utiliser, qui permet à un client de réaliser où qu’il soit des procédures laborieuses de KYC, ce qui rend ce processus plus pratique et plus rapide.Basée à Johannesburg, Virtual Identity a remporté un prix de 7 000 dollars.
La startup nigériane Wallet.ng est quant à elle arrivée en 3eplace. Wallet.ng opère en tant que banque pour une génération croissante d’utilisateurs de smartphones.Cette entreprise donne aux personnes un contr?le complet sur leur futur financier. Elle est née du désir de batir une banque aussi intégrée dans les appareils de ses clients que Facebook ou WhatsApp. Ce nouveau venu dans la fintech a empoché un prix de 5 000 dollars.
Selon Ade Ayeyemi, Ecobank est enthousiaste à l’idée de travailler étroitement avec ces onze startups au cours de l’année prochaine, afin de ? proposer des services bancaires innovants à de meilleurs prix, qui amélioreront la vie des Africains ?.
Les 20 finalistes de l’année dernière ont re?u une formation spéciale, allant de la gestion de l’image de marque en ligne au marketing numérique.
? Grace à l’Ecobank Fintech Fellowship,nous avons été présentés à une équipe de gestion de l’image de marque et de marketing en ligne dévouée, qui nous a aidé à renforcer notre présence en ligne. Nous sommes fiers d’avoir l’opportunité de faire partie de ce challenge ?, explique Bade Adesemowo, le PDG de la startup nigériane Social Lender, qui avait remporté le premier challenge en 2017.
Dans son plan de développement mondial, Ecobank s’est positionnée comme une banque reliant l’Afrique et la Chine, qui est désormais le plus grand investisseur dans l’économie africaine. Cette réalité s’est à nouveau confirmée au début de mois de septembre avec le Sommet du Forum sur la Coopération sino-africaine (FCSA) de Beijing, qui s’est engagé à injecter 60 milliards de dollars dans le développement de l’Afrique.
Avec plus de 100 entreprises et institutions financières chinoises à travers son réseau, l’institution financière basée à Lomé a contribué de manière significative à l’augmentation des transactions commerciales et financières entre les entreprises ou investisseurs chinois et leurs homologues africains.
En 2012, Ecobank a ouvert un bureau de représentation à Beijing et à ce jour, elle a ouvert des bureaux sinophones dans plusieurs pays, incluant le Ghana, le Kenya et l’Ouganda. Le bureau chinois d’Ecobank au Ghana a ouvert en 2012 et généré des activités atteignant des centaines de millions de dollars entre le Ghana et la Chine.Un an après sa mise en place, le volume transactionnel a atteint la barre des 100 millions de dollars, indique Ecobank.
Au Kenya, un partenariat entre Ecobank et la Banque de Chine, qui date de début 2010, a apporté un soutien important au commerce et aux importations du Kenya depuis l’Afrique du Sud et la Chine.
Les bureaux chinois d’Ecobank ont été mis en place conjointement avec la Banque de Chine, afin de proposer une large gamme de services de soutien financiers pour les entrepreneurs chinois et africains. CA