par GE LIJUN
La coopération dans le domaine de la cha?ne d’approvisionnement est un facteur clé pour le développement des pays africains et pour améliorer le niveau de vie de leur population
Au cours du nouveau siècle, les échanges commerciaux et les investissements entre la Chine et l’Afrique n’ont cessé de cro?tre,entra?nant le développement d’une cha?ne d’approvisionnement sino-africaine.Comme en témoignent les dernières données publiées fin janvier par l’Administration générale des douanes de Chine, le volume des importations et des exportations de la Chine avec les pays africains s’est élevé en 2022 à 1 878,6 milliards de yuans (277,1 milliards de dollars),soit une augmentation de 14,5 % en glissement annuel.
Ainsi, la Chine et l’Afrique ont créé des cha?nes d’approvisionnement dans les secteurs de l’exploitation minière, de l’agriculture et de la fabrication, stimulant la croissance économique des deux parties.Selon Huang Meibo, professeur à l’Université de commerce international et d’économie de Shanghai, l’Afrique s’intègre de plus en plus dans les cha?nes d’approvisionnement mondiales grace à sa collaboration avec la Chine.
L’exploitation minière est une industrie co?teuse en investissements, et les pays africains cherchent à attirer des investissements étrangers pour améliorer leur compétitivité mondiale, notamment en matière d’entreposage et de transport.Selon Mme Huang, de nombreuses sociétés minières africaines cherchent à collaborer avec des entreprises chinoises pour améliorer leur technologie et leur logistique, tandis que ces dernières ont investi dans des usines locales et ont innové les modèles logistiques pour garantir une cha?ne d’approvisionnement en minerais durable et stable entre la Chine et l’Afrique.
La collaboration entre la Chine et l’Afrique permet d’augmenter la valeur ajoutée des produits issus des ressources naturelles africaines en les transformant davantage, selon Tang Xiaoyang, directeur du département des relations internationales de l’Université Tsinghua.Les investissements des entreprises chinoises aident également les pays africains à se développer vers l’aval des cha?nes industrielles, renfor?ant ainsi l’industrialisation, a-t-il ajouté.Le ministre malgache des Mines et des Ressources stratégiques,Rakotomalala Herindrainy Olivier, a également souligné que la Chine et l’Afrique peuvent collaborer pour accro?tre la valeur ajoutée des minéraux, augmenter l’emploi et les recettes fiscales, et créer un modèle de coopération ? gagnant-gagnant ? dans les domaines de l’exploration, de l’exploitation, de la transformation et du commerce.
Le secteur agricole est un autre bénéficiaire.Afin de soutenir la relance de l’économie africaine, la Chine a pris des mesures pour accro?tre ses importations de produits africains.Actuellement, la Chine est la deuxième plus grande destination des exportations agricoles africaines, qui ont augmenté à un taux annuel moyen de 11,4 % ces dernières années.
Les pays africains possèdent des ressources agricoles riches, mais le manque de marques les a empêchés d’exporter autre chose que des matières premières en vrac.Cependant, en créant des marques pour ces produits, les débouchés sur le marché chinois sont devenus plus accessibles, selon Wu Lianbin, responsable des importations de la cha?ne d’approvisionnement Chine-Afrique au marché Gaoqiao à Changsha, au Hunan.Actuellement, six cha?nes d’importation de produits africains tels que le café, les noix de cajou et de macadamia, le cacao, les piments et le sésame ont été créées dans la province du Hunan, avec une cha?ne industrielle complète allant de la récolte à la vente, offrant une centaine de produits africains avec des marques sur le marché chinois.
La fabrication, elle, dépend d’une cha?ne d’approvisionnement fluide.Des fabricants chinois ont investi dans les usines locales visant l’exportation vers le marché international, notamment des chaussures et des vêtements.à titre exemple, la société chinoise King Deer Cashmere a construit cinq usines à Madagascar et le groupe Huajian a investi et construit neuf lignes de production de chaussures de pointe en éthiopie.
Les différents éléments de la cha?ne d’approvisionnement contribuent également à la réduction de la pauvreté en créant des emplois à différents niveaux de l’écosystème.L’e-commerce en est un exemple.Selon la Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement,l’e-commerce a un énorme potentiel concernant la création d’emplois : il devrait créer jusqu’à 3 millions d’emplois en Afrique d’ici 2025 et 170 millions d’ici 2030,dont la jeunesse africaine tirera davantage de possibilités.
La plateforme eWTP (Electronic World Trade Platform)lancée à l’initiative de Jack Ma, fondateur du Groupe Alibaba, en 2016, est un mécanisme pour faciliter le commerce transfrontalier.Grace à des modèles innovants, eWTP simplifie les processus commerciaux tels que l’approvisionnement, la distribution, la logistique,les douanes et les paiements.
Les avantages sont particulièrement évidents depuis le début de la pandémie de COVID-19, qui a fortement perturbé la cha?ne d’approvisionnement mondiale.Au Rwanda, un grand nombre de vols ont été cloués au sol, les prix du fret international ont doublé et les commandes des marchés européens et américains se sont effondrées.Les producteurs de café au Rwanda ont connu des difficultés pour vendre leurs produits pendant la saison de récolte, étant donné l’absence de débouchés locaux.Face à cette situation, certains d’entre eux ont d? se tourner vers les plateformes d’e-commerce chinoises pour écouler leur production.En mai 2020, une quantité de 3 000 kilos de café rwandais a été vendue en un seul lot via des diffusions en direct, grace à l’eWTP.
La Chine est l’un des principaux importateurs de café éthiopien.Un serveur prépare un café dans l’Africa Coffee Street sur le marché Gaoqiao, à Changsha, dans la province du Hunan, le 24 septembre 2021.
L’un de ses objectifs étant la promotion de l’ecommerce transfrontalier sur le continent, la Zone de libre-échange continentale africaine, lancée le 1er janvier 2021, est une étape importante dans l’intégration du continent.Elle offre aux pays africains l’occasion de revoir et de surmonter les barrières non tarifaires et autres restrictions afin de faciliter la diversification des échanges et l’industrialisation.
La coopération sino-africaine présente de belles perspectives pour l’avenir.La Vision 2035, publiée en novembre 2021, met en avant l’engagement de la Chine à moderniser les zones de coopération économique et commerciale existantes en Afrique pour en faire des zones de démonstration de la coopération Chine-Afrique en matière de cha?ne industrielle et d’approvisionnement.Selon Mme Huang, cela témoigne de l’importance stratégique accordée à la coopération en matière de cha?ne d’approvisionnement sino-africaine.CA